L’inflation, un sujet omniprésent dans les discussions économiques actuelles, exerce une influence considérable sur le pouvoir d’achat des ménages français. Récemment, l’augmentation des prix des produits alimentaires de base, comme le beurre (augmentation de 25% en 2022) ou l’huile (augmentation de 18% en 2022), a suscité l’inquiétude quant à l’érosion du pouvoir d’achat. Cette pression inflationniste a également des répercussions directes sur les marchés financiers, notamment sur le marché obligataire où les investisseurs réagissent vivement aux annonces concernant l’évolution de l’inflation. Comprendre l’inflation est donc crucial pour prendre des décisions financières avisées, notamment dans le secteur immobilier.
L’inflation, dans sa définition la plus simple, est une augmentation générale et durable des prix des biens et services dans une économie. Cette augmentation réduit la valeur de la monnaie, car chaque unité monétaire permet d’acheter moins de biens et services qu’auparavant. En d’autres termes, avec la même somme d’argent, vous pouvez acquérir moins de choses. Par exemple, un bien qui coûtait 100 euros l’année dernière pourrait coûter 105 euros cette année, en raison d’une inflation de 5%. C’est pourquoi l’inflation est souvent perçue comme une menace pour le pouvoir d’achat.
Pour les investisseurs, suivre l’inflation est essentiel, car elle affecte directement le rendement réel de leurs investissements, et plus particulièrement dans le domaine de l’investissement locatif. Le rendement réel est le rendement nominal (avant inflation) diminué du taux d’inflation. Si un investissement génère un rendement nominal de 5% mais que l’inflation est de 3%, le rendement réel n’est que de 2%. Ainsi, une inflation élevée peut significativement réduire la rentabilité effective des investissements et même les rendre négatifs si l’inflation dépasse le rendement nominal. De plus, l’inflation affecte également le pouvoir d’achat futur de l’investisseur, car les revenus générés par les investissements valent moins en termes réels, ce qui rend crucial l’analyse de la courbe d’inflation.
Bien que le taux d’inflation ponctuel soit un indicateur important, il ne donne qu’une image partielle de la situation. La courbe d’inflation, qui représente les taux d’inflation attendus pour différentes échéances futures, offre une perspective plus complète et nuancée. Elle permet de mieux appréhender les anticipations du marché concernant l’évolution de l’inflation à court, moyen et long terme, fournissant ainsi des informations précieuses pour la prise de décision en matière d’investissement. La Banque de France estime que la compréhension de ces anticipations est cruciale pour piloter efficacement les stratégies d’allocation d’actifs.
L’objectif de cet article est d’aider les lecteurs à comprendre et à utiliser la courbe d’inflation française pour prendre des décisions d’investissement plus éclairées, notamment dans le secteur immobilier. Nous allons explorer sa structure, son interprétation, les facteurs qui l’influencent et les stratégies d’investissement adaptées à différents scénarios inflationnistes. En comprenant ces éléments, vous serez mieux armés pour protéger votre capital et optimiser vos investissements dans un environnement économique en constante évolution. En effet, les investissements immobiliers nécessitent une vision à long terme, rendant l’analyse de la courbe d’inflation essentielle.
Comprendre la courbe d’inflation française : structure et interprétation
Pour naviguer avec succès dans le monde de l’investissement, une compréhension approfondie de la courbe d’inflation française est essentielle, particulièrement pour les acteurs du marché immobilier. Cette courbe n’est pas simplement un chiffre, mais une représentation graphique des anticipations du marché concernant l’évolution des prix. Elle révèle des informations précieuses sur la santé économique du pays et offre des indications sur les stratégies d’investissement les plus appropriées, notamment dans le secteur de la pierre.
Qu’est-ce que la courbe d’inflation ?
La courbe d’inflation, également appelée courbe des taux d’inflation, représente les taux d’inflation attendus par le marché pour différentes échéances futures. Plus précisément, elle montre la relation entre le taux d’inflation anticipé et la date d’échéance. Elle est un outil précieux pour les investisseurs, car elle reflète les attentes collectives des acteurs du marché concernant l’évolution des prix et leur impact sur différents secteurs, dont l’immobilier.
En France, la courbe d’inflation est généralement construite à partir des prix des obligations indexées sur l’inflation, telles que les OATi (Obligations Assimilables du Trésor indexées sur l’inflation française) et les OAT€i (Obligations Assimilables du Trésor indexées sur l’inflation européenne). Ces obligations offrent une protection contre l’inflation, car leur principal et leurs coupons sont ajustés en fonction de l’évolution de l’indice des prix à la consommation. Des instruments comme les swaps d’inflation sont aussi utilisés, avec un volume d’échange quotidien moyen estimé à 500 millions d’euros. La méthode des splines cubiques est couramment employée pour lisser la courbe, permettant une meilleure visualisation des tendances.
Les données nécessaires à la construction et à l’analyse de la courbe d’inflation sont disponibles auprès de sources officielles telles que l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques) qui publie l’indice des prix à la consommation (IPC), la Banque de France, et l’Agence France Trésor qui émet les obligations d’État. L’INSEE publie mensuellement l’IPC, fournissant une base solide pour l’analyse. En analysant ces données, les investisseurs peuvent se faire une idée précise des anticipations d’inflation du marché et ajuster leurs stratégies d’investissement en conséquence.
Interprétation de la forme de la courbe
La forme de la courbe d’inflation est un indicateur clé des anticipations du marché. Une courbe ascendante, plate ou descendante véhicule des informations différentes sur l’évolution future des prix et leurs conséquences sur le marché immobilier.
- **Courbe ascendante (positive) :** Une courbe d’inflation ascendante indique que le marché anticipe une inflation future plus élevée que l’inflation actuelle. Cela peut être dû à une croissance économique anticipée, à une politique monétaire accommodante ou à des anticipations de hausse des prix des matières premières. Par exemple, si le taux d’inflation anticipé à 5 ans est supérieur au taux d’inflation actuel, la courbe sera ascendante. Cela peut inciter les investisseurs à se protéger contre l’inflation en investissant dans des actifs réels comme l’immobilier, qui a tendance à conserver sa valeur en période inflationniste, ou des obligations indexées.
- **Courbe plate :** Une courbe d’inflation plate suggère que le marché s’attend à une inflation stable dans le futur. Cela peut indiquer une économie en équilibre, avec une croissance modérée et une politique monétaire neutre. Les investisseurs peuvent alors privilégier des stratégies d’investissement plus conservatrices, en se concentrant sur la préservation du capital et la recherche de revenus stables provenant, par exemple, de loyers immobiliers.
- **Courbe descendante (inversée) :** Une courbe d’inflation descendante est un signal d’alerte. Elle indique que le marché anticipe une inflation future plus faible, voire une déflation. Cela peut être le signe d’un ralentissement économique, d’une politique monétaire restrictive ou d’une crise de la demande. Les investisseurs peuvent alors se réfugier dans des actifs refuges, tels que les obligations d’État à long terme, ou réduire leur exposition aux actifs risqués, tout en restant attentifs aux opportunités d’achat immobilier à prix réduit en cas de baisse des marchés.
Il est important de noter que la forme de la courbe d’inflation peut être plus complexe qu’une simple pente ascendante, plate ou descendante. Des « kinks » (changements brusques de pente) ou des « twists » (rotations de la courbe) peuvent révéler des informations spécifiques sur les anticipations du marché. Par exemple, un kink sur la partie courte de la courbe peut indiquer une réaction du marché à une annonce de la BCE concernant les taux d’intérêt ou une modification des politiques de prêts immobiliers. Observer attentivement ces nuances permet d’affiner l’analyse et d’anticiper les mouvements du marché immobilier.
Facteurs influençant la forme de la courbe
De nombreux facteurs peuvent influencer la forme de la courbe d’inflation. La politique monétaire de la BCE, la croissance économique, les chocs exogènes, la politique budgétaire du gouvernement français et la psychologie des marchés jouent tous un rôle crucial et impactent directement le secteur immobilier.
- **Politique monétaire de la BCE :** Les décisions de la BCE en matière de taux d’intérêt et de quantitative easing ont un impact direct sur la courbe d’inflation française. Une baisse des taux d’intérêt tend à stimuler l’inflation et à rendre la courbe plus pentue, tandis qu’une hausse des taux d’intérêt tend à freiner l’inflation et à aplatir la courbe. Le quantitative easing, qui consiste à injecter des liquidités dans l’économie en achetant des actifs, a également un impact haussier sur l’inflation. En 2023, la BCE a relevé ses taux directeurs à plusieurs reprises pour lutter contre l’inflation.
- **Croissance économique :** La croissance du PIB français est un autre facteur déterminant. Une forte croissance économique tend à alimenter l’inflation et à rendre la courbe plus pentue, tandis qu’un ralentissement économique tend à freiner l’inflation et à aplatir la courbe. Les anticipations de croissance future jouent également un rôle important. Le PIB français a progressé de 0,2% au premier trimestre 2023.
- **Chocs exogènes :** Les chocs externes, tels que les variations des prix du pétrole ou les crises géopolitiques, peuvent avoir un impact significatif sur la courbe d’inflation. Une forte hausse des prix du pétrole, par exemple, peut entraîner une hausse de l’inflation et une pentification de la courbe. La guerre en Ukraine a ainsi fortement impacté les anticipations d’inflation en France, notamment sur le marché de l’énergie.
- **Politique budgétaire du gouvernement français :** La politique budgétaire du gouvernement français peut également influencer les anticipations d’inflation. Une politique budgétaire expansionniste, avec une augmentation des dépenses publiques, peut stimuler la demande et alimenter l’inflation, tandis qu’une politique budgétaire restrictive peut freiner l’inflation. Le déficit public français s’élevait à 4,7% du PIB en 2022.
- **Psychologie des marchés :** Enfin, la psychologie des marchés joue un rôle important. Les anticipations des investisseurs, leur confiance dans l’économie et leur perception du risque d’inflation peuvent influencer la demande et l’offre d’obligations indexées sur l’inflation, et donc la forme de la courbe. La « prime de risque d’inflation », qui représente la compensation exigée par les investisseurs pour le risque de voir l’inflation dépasser leurs attentes, joue également un rôle important et influence les décisions d’investissement immobilier.
La courbe d’inflation française et ses implications pour les investissements immobiliers
La courbe d’inflation française, plus qu’un simple indicateur économique, est un baromètre des opportunités et des risques pour les investisseurs immobiliers. Elle influence directement le rendement de vos placements, la valorisation des actifs et les taux d’intérêt immobiliers. Comprendre son impact est donc crucial pour élaborer une stratégie d’investissement performante et adaptée à l’environnement économique actuel et futur.
Impact sur le rendement réel des investissements immobiliers
L’inflation est l’ennemi du rendement réel des investissements, y compris dans l’immobilier. Elle érode la valeur de vos investissements, réduisant le pouvoir d’achat de vos gains locatifs. Le rendement réel, qui tient compte de l’inflation, est donc la mesure la plus pertinente pour évaluer la performance de vos placements immobiliers. Voici comment l’inflation impacte différents aspects du marché immobilier :
Calculer le rendement réel est simple : il suffit de soustraire le taux d’inflation du rendement nominal (avant inflation). Par exemple, si vous investissez dans un bien locatif qui rapporte 4% par an et que l’inflation est de 2%, votre rendement réel est de 2%. Si l’inflation atteignait 6%, votre rendement réel serait négatif (-2%), ce qui signifie que votre investissement perdrait de la valeur en termes de pouvoir d’achat. Il est donc crucial d’anticiper l’évolution de la courbe d’inflation pour ajuster vos stratégies.
L’impact de l’inflation varie selon les types d’actifs immobiliers :
- **Immobilier résidentiel :** Les loyers ont tendance à augmenter avec l’inflation, ce qui peut compenser en partie l’érosion du pouvoir d’achat. Cependant, une inflation élevée peut également peser sur le pouvoir d’achat des locataires, limitant leur capacité à payer des loyers plus élevés. Il est donc important de choisir des biens situés dans des zones attractives et de proposer des loyers compétitifs.
- **Immobilier commercial :** Les baux commerciaux sont souvent indexés sur l’inflation, ce qui permet aux propriétaires de maintenir leur pouvoir d’achat. Cependant, une inflation élevée peut également peser sur l’activité des entreprises, ce qui peut entraîner des difficultés de paiement des loyers ou des renégociations de baux.
- **SCPI :** Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) offrent une diversification de l’investissement immobilier, ce qui peut réduire le risque lié à l’inflation. Cependant, il est important de choisir des SCPI qui investissent dans des actifs de qualité et qui ont une bonne gestion.
Implications pour les taux d’intérêt immobiliers
La courbe d’inflation et les taux d’intérêt immobiliers sont intimement liés. Les anticipations d’inflation se reflètent dans les taux d’intérêt nominaux des prêts immobiliers, et les variations de la courbe d’inflation influencent les taux d’intérêt réels, qui à leur tour affectent les décisions d’achat immobilier et les conditions de financement.
Les taux d’intérêt nominaux des prêts immobiliers sont la somme du taux d’intérêt réel et des anticipations d’inflation. Si les prêteurs anticipent une inflation élevée, ils exigeront des taux d’intérêt nominaux plus élevés pour compenser la perte de pouvoir d’achat de leur capital. La BCE, en tant que banque centrale, influence indirectement les taux d’intérêt immobiliers en gérant sa politique monétaire. Par exemple, une hausse des taux directeurs de la BCE en réponse à une inflation persistante peut entraîner une augmentation des taux d’intérêt sur les prêts immobiliers.
Les taux d’intérêt réels, qui sont les taux d’intérêt nominaux ajustés de l’inflation, sont un indicateur clé des conditions de financement du marché immobilier. Des taux d’intérêt réels bas encouragent l’investissement immobilier, tandis que des taux d’intérêt réels élevés le découragent. Par conséquent, les variations de la courbe d’inflation, qui affectent les anticipations d’inflation, ont un impact direct sur les taux d’intérêt réels et donc sur les décisions d’investissement immobilier.
Implications pour la valorisation des actifs immobiliers
L’inflation a un impact significatif sur la valorisation des actifs immobiliers, car elle affecte les prévisions de flux de trésorerie futurs (loyers) et les taux d’actualisation utilisés pour valoriser ces flux. En période d’inflation, il est crucial d’ajuster les prévisions de loyers et les taux d’actualisation pour tenir compte de l’érosion du pouvoir d’achat de la monnaie et de son impact sur le marché immobilier.
L’inflation affecte les flux de trésorerie futurs des biens immobiliers en entraînant une augmentation des loyers. Cependant, il est important de noter que la capacité des propriétaires à augmenter les loyers peut être limitée par le pouvoir d’achat des locataires et par la réglementation en vigueur. Lors de la valorisation d’un bien immobilier, il est donc important de tenir compte de sa capacité à générer des revenus locatifs en période d’inflation.
L’inflation affecte également les taux d’actualisation utilisés pour valoriser les actifs immobiliers. Les taux d’actualisation sont utilisés pour ramener à leur valeur actuelle les flux de trésorerie futurs. Lorsque l’inflation augmente, les investisseurs exigent un taux d’actualisation plus élevé pour compenser le risque de voir leurs flux de trésorerie futurs érodés par l’inflation. Cela se traduit par une baisse de la valeur actuelle des actifs immobiliers, rendant crucial l’analyse de la courbe d’inflation.
Études de cas
Pour illustrer l’impact de la courbe d’inflation sur les marchés immobiliers, voici quelques exemples concrets :
En 2008, lors de la crise financière mondiale, la courbe d’inflation française s’est aplatie, reflétant les craintes de déflation et un ralentissement du marché immobilier. Les investisseurs se sont alors réfugiés dans les obligations d’État à long terme, ce qui a fait baisser leurs rendements. Cette situation a mis en évidence le rôle de la courbe d’inflation comme indicateur avancé des difficultés économiques et de leur impact sur le secteur immobilier.
En 2022, suite à la guerre en Ukraine et à la flambée des prix de l’énergie, la courbe d’inflation française s’est fortement pentifiée, reflétant les anticipations d’une inflation durablement plus élevée. Les biens immobiliers situés dans des zones géographiques stratégiques et offrant une bonne performance énergétique ont vu leur valorisation augmenter, tandis que les biens plus énergivores ont vu leur valorisation baisser.
Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) spécialisées dans l’immobilier de bureaux ont dû adapter leurs stratégies de gestion pour tenir compte de l’évolution de la courbe d’inflation et des nouvelles attentes des locataires en matière de performance énergétique et de flexibilité des espaces de travail. Le taux de rendement moyen des SCPI s’est établi à 4,5% en 2022.
Stratégies d’investissement immobilier adaptées à l’analyse de la courbe d’inflation française
L’analyse de la courbe d’inflation française offre une base solide pour ajuster vos stratégies d’investissement immobilier. En anticipant les mouvements du marché, vous pouvez optimiser votre portefeuille pour vous protéger contre l’érosion du pouvoir d’achat et saisir les opportunités de croissance, tout en tenant compte des spécificités du marché immobilier.
Stratégies de protection contre l’inflation dans l’immobilier
La protection de votre capital immobilier contre l’inflation est une priorité absolue. Plusieurs options s’offrent à vous :
- **Investissement dans l’immobilier locatif :** L’immobilier locatif peut offrir une protection contre l’inflation, car les loyers ont tendance à augmenter avec l’inflation. Cependant, il est important de choisir des biens situés dans des zones attractives, de proposer des loyers compétitifs et de bien gérer les relations avec les locataires.
- **Investissement dans des SCPI :** Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) offrent une diversification de l’investissement immobilier, ce qui peut réduire le risque lié à l’inflation. Il est important de choisir des SCPI qui investissent dans des actifs de qualité, qui ont une bonne gestion et qui sont diversifiées sur différents types de biens (bureaux, commerces, logements).
- **Renégociation des prêts immobiliers :** En période d’inflation, il peut être intéressant de renégocier vos prêts immobiliers pour bénéficier de taux d’intérêt plus bas. Cela peut vous permettre de réduire vos mensualités et d’améliorer votre rendement réel.
- **Amélioration de la performance énergétique des biens :** En améliorant la performance énergétique de vos biens immobiliers, vous pouvez réduire les charges de vos locataires et augmenter l’attractivité de vos biens. Cela peut également vous permettre d’augmenter les loyers en période d’inflation.
Stratégies de gestion active du portefeuille immobilier en fonction de la courbe d’inflation
Une gestion active de votre portefeuille immobilier vous permet de saisir les opportunités offertes par les variations de la courbe d’inflation :
- **Arbitrage entre différents types de biens immobiliers :** En fonction de la pente de la courbe d’inflation et des anticipations du marché, vous pouvez ajuster la répartition de votre portefeuille entre différents types de biens immobiliers (bureaux, commerces, logements). Par exemple, si la courbe d’inflation se pentifie, vous pouvez surpondérer les biens immobiliers qui ont tendance à bien performer en période d’inflation, tels que les commerces.
- **Investissement dans des zones géographiques spécifiques :** Certaines zones géographiques peuvent être plus résistantes à l’inflation que d’autres. Il est donc important de tenir compte de la situation économique et démographique des différentes zones lors de vos décisions d’investissement immobilier. Par exemple, les grandes métropoles peuvent offrir une meilleure protection contre l’inflation que les zones rurales.
- **Utilisation de l’effet de levier :** L’effet de levier consiste à utiliser l’emprunt pour financer vos investissements immobiliers. En période d’inflation, l’effet de levier peut amplifier vos gains, car la valeur de vos biens immobiliers a tendance à augmenter avec l’inflation, tandis que vos mensualités de prêt restent fixes. Cependant, il est important de gérer prudemment l’effet de levier, car il peut également amplifier vos pertes en cas de baisse des prix immobiliers.
Gestion des risques liés à l’inflation dans l’immobilier
Il est essentiel de gérer les risques associés à l’inflation dans le secteur immobilier :
- **Risque de vacance locative :** En période d’inflation, le pouvoir d’achat des locataires peut diminuer, ce qui peut entraîner une augmentation du risque de vacance locative. Il est donc important de choisir des biens situés dans des zones attractives, de proposer des loyers compétitifs et de bien gérer les relations avec les locataires. Le taux de vacance locative moyen en France est d’environ 8%.
- **Risque de hausse des charges :** L’inflation peut entraîner une hausse des charges de copropriété et des impôts fonciers. Il est donc important de tenir compte de ces charges lors de vos décisions d’investissement immobilier et de prévoir une marge de sécurité.
- **Risque de baisse des prix immobiliers :** En période de forte inflation et de hausse des taux d’intérêt, il existe un risque de baisse des prix immobiliers. Il est donc important de diversifier votre portefeuille et de ne pas y allouer une part trop importante de votre capital. Le prix moyen au mètre carré en France est d’environ 3000 euros.
Limites et défis de l’analyse de la courbe d’inflation française pour l’immobilier
Si l’analyse de la courbe d’inflation française est un outil précieux pour les investisseurs immobiliers, il est important de connaître ses limites et ses défis pour interpréter correctement ses signaux. Des données potentiellement biaisées aux complexités de la politique monétaire et aux spécificités du marché immobilier, plusieurs facteurs peuvent influencer la précision de cette analyse.
La fiabilité des données utilisées pour construire la courbe d’inflation est un premier point de vigilance. Les indices de prix, tels que l’IPC, peuvent être sujets à des biais méthodologiques ou à des révisions ultérieures, ce qui peut affecter la précision de la courbe. De plus, la construction de la courbe d’inflation à partir des prix des obligations indexées sur l’inflation repose sur certaines hypothèses qui peuvent ne pas toujours être vérifiées, notamment en ce qui concerne le marché immobilier.
L’interprétation des signaux émis par la courbe d’inflation peut également être difficile, car elle est influencée par de nombreux facteurs, dont certains sont difficiles à prévoir, tels que les chocs exogènes ou les changements de politique monétaire. De plus, la relation entre la courbe d’inflation et les marchés immobiliers peut varier au fil du temps, ce qui rend l’interprétation des signaux plus complexe et nécessite une connaissance approfondie du secteur.
L’horizon temporel de la courbe d’inflation est limité, généralement à une dizaine d’années. Il est donc difficile d’anticiper l’inflation à très long terme, ce qui peut être problématique pour les investisseurs immobiliers qui ont des objectifs à long terme, tels que la préparation de la retraite et la transmission de patrimoine immobilier.
Les modifications de la politique monétaire de la BCE peuvent également rendre l’analyse de la courbe d’inflation moins pertinente. La BCE peut décider de modifier sa politique de taux d’intérêt ou de quantitative easing de manière inattendue, ce qui peut modifier les anticipations d’inflation et affecter la forme de la courbe. Par exemple, si la BCE annonce une hausse des taux d’intérêt plus importante que prévu, la courbe d’inflation peut s’aplatir et impacter négativement le marché immobilier.
Enfin, l’analyse de la courbe d’inflation française doit tenir compte des spécificités du marché immobilier français. Le niveau élevé de la dette publique, le marché du travail rigide et la forte intervention de l’État dans l’économie peuvent influencer les anticipations d’inflation et rendre l’analyse plus complexe. De plus, la réglementation du marché immobilier français (encadrement des loyers, fiscalité) peut limiter l’impact de l’inflation sur les rendements locatifs.
En 2015, la BCE a lancé un programme de quantitative easing, ce qui a eu pour effet de faire baisser les taux d’intérêt et d’aplatir la courbe d’inflation. Ce programme a rendu l’analyse de la courbe d’inflation plus difficile, car elle ne reflétait plus uniquement les anticipations d’inflation, mais aussi l’intervention de la BCE sur les marchés financiers. En juin 2023, le taux d’inflation en France est estimé à 5,3 %, illustrant la volatilité et la difficulté de prédiction, même pour les experts.
L’Union Européenne a mis en place le plan de relance « NextGenerationEU » en réponse à la pandémie de COVID-19, ce qui a eu un impact sur les anticipations d’inflation et sur le marché immobilier. Ce plan a entraîné une augmentation des dépenses publiques, ce qui a stimulé la demande et alimenté l’inflation. En France, le taux de chômage est tombé à 7,1 % en mars 2023, un niveau historiquement bas, ce qui a renforcé les pressions inflationnistes sur les salaires et a eu un impact sur le pouvoir d’achat immobilier.
L’analyse de la courbe d’inflation française est donc un exercice complexe qui nécessite une bonne connaissance de l’économie française, des marchés financiers, de la politique monétaire de la BCE et des spécificités du marché immobilier. Il est important de tenir compte des limites et des défis de cette analyse pour interpréter correctement ses signaux et prendre des décisions d’investissement éclairées. Une approche prudente et diversifiée est essentielle pour naviguer dans l’incertitude de l’inflation et optimiser vos investissements immobiliers. Pour comprendre les anticipations d’inflation et leur impact sur l’immobilier, il est essentiel de surveiller les données de l’INSEE, de la Banque de France et de l’Agence France Trésor. Le taux d’inflation annuel moyen en France a été de 1,7 % au cours des dix dernières années, mais il a connu une forte accélération en 2022 et 2023.